Plus de 100 pays ont significativement réduit leur dépendance aux importations de combustibles fossiles grâce à l'expansion des énergies renouvelables depuis 2010. Selon un rapport de l'Agence Internationale de l'Énergie (AIE), cette transition a permis à ces nations d'économiser collectivement plus de 1 300 milliards de dollars.
L'étude met en lumière comment des pays comme le Danemark, le Royaume-Uni et l'Allemagne ont diminué de manière drastique leur besoin en charbon et en gaz importés, renforçant ainsi leur sécurité énergétique et leur résilience économique.
Points Clés
- Plus de 100 pays ont réduit leur dépendance aux importations de combustibles fossiles.
- Les économies réalisées s'élèvent à plus de 1 300 milliards de dollars entre 2010 et 2023.
- Le Danemark a réduit sa dépendance de près de 50 % grâce aux énergies renouvelables.
- L'expansion de l'éolien et du solaire est le principal moteur de cette transition.
Une transition énergétique aux bénéfices économiques mesurables
Le rapport de l'AIE, intitulé "Renewables 2025", quantifie les avantages concrets du déploiement des énergies renouvelables. En comparant la situation actuelle à un scénario où aucun projet éolien ou solaire n'aurait été construit après 2010, l'agence révèle des chiffres impressionnants.
Entre 2010 et 2023, le monde a ajouté environ 2 500 gigawatts (GW) de capacité renouvelable (hors hydroélectricité). Cette capacité dépasse la puissance de production électrique combinée des États-Unis et de l'Union européenne en 2023, toutes sources confondues.
Environ 80 % de cette nouvelle capacité a été installée dans des pays qui dépendent des importations de charbon et de gaz. Cette stratégie a permis d'éviter des dépenses colossales en combustibles étrangers.
Économies massives
En 2023 seulement, l'utilisation des énergies renouvelables a permis aux pays importateurs d'éviter l'achat de 700 millions de tonnes de charbon et de 400 milliards de mètres cubes de gaz. Ces volumes représentent environ 10 % de la consommation mondiale.
Des exemples concrets de réduction de la dépendance
L'analyse de l'AIE identifie 107 pays ayant réduit leur dépendance aux importations de combustibles fossiles. Parmi eux, les résultats sont particulièrement notables pour certaines nations européennes.
Le cas du Danemark et de l'Allemagne
Le Danemark se distingue avec une réduction de près de 50 % de sa dépendance aux importations fossiles depuis 2010. D'autres pays comme l'Allemagne, le Royaume-Uni et le Chili ont également enregistré des baisses significatives, de l'ordre d'un tiers sur la même période.
Pour le Royaume-Uni, la part de l'électricité produite à partir de combustibles fossiles importés est passée de 45 % à moins de 25 % en une décennie. Sans l'éolien et le solaire, l'AIE estime que ce chiffre aurait atteint près de 60 % aujourd'hui.
Le contexte de la crise énergétique
L'AIE souligne que les énergies renouvelables renforcent intrinsèquement la sécurité d'approvisionnement. La crise énergétique, exacerbée par l'invasion de l'Ukraine par la Russie, a mis en évidence la vulnérabilité des pays importateurs face à la volatilité des prix des énergies fossiles. Des pays comme la Bulgarie, la Roumanie et la Finlande, historiquement dépendants du gaz russe, ont ramené leur dépendance proche de zéro grâce à l'accélération de leurs projets renouvelables.
L'efficacité énergétique et les bénéfices locaux
Au-delà des économies financières, la transition vers les renouvelables offre un avantage en termes d'efficacité. L'AIE explique que les centrales à combustibles fossiles ont des rendements de conversion plus faibles.
Chaque gigawattheure (GWh) d'électricité renouvelable produite a permis d'éviter la consommation de 2 à 3 GWh de combustibles fossiles.
Cette efficacité supérieure réduit la quantité totale d'énergie primaire nécessaire pour satisfaire la demande électrique. De plus, les investissements dans les énergies renouvelables ont un impact direct sur les économies nationales.
- Création d'emplois locaux : La construction et la maintenance des parcs éoliens et solaires soutiennent l'emploi local.
- Investissement domestique : L'argent dépensé reste dans le pays au lieu d'être envoyé à l'étranger pour acheter du charbon ou du gaz.
- Résilience économique : Une moindre exposition aux marchés mondiaux des combustibles fossiles protège les économies nationales des chocs de prix.
Des puissances économiques majeures comme la Chine et l'Union européenne auraient également vu leur dépendance aux importations de charbon et de gaz augmenter sans leurs investissements massifs dans les énergies vertes. L'étude de l'AIE confirme que le déploiement des énergies renouvelables est non seulement une stratégie climatique, mais aussi un puissant levier de souveraineté énergétique et de stabilité économique.





