La Chine, premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, s'apprête à dévoiler un nouveau plan de réduction des émissions. Cette initiative renforce sa position de défenseur de la diplomatie climatique mondiale, contrastant avec la situation en Europe et l'orientation des États-Unis vers les combustibles fossiles. Ce plan est attendu lors d'un mini-sommet climatique organisé par le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, cette semaine.
Ce nouveau plan, appelé « Contributions Déterminées au Niveau National » (NDC), est crucial. Il doit être finalisé avant la COP30, le principal rassemblement climatique de l'année, qui se tiendra à Belém, au Brésil, en novembre. La Chine représente près de 30 % des émissions annuelles mondiales de gaz à effet de serre, mais elle joue un rôle de plus en plus actif dans les discussions climatiques internationales et se positionne comme une puissance dans les technologies vertes.
Points Clés
- La Chine va présenter un nouveau plan de réduction des émissions (NDC).
- Ce plan est essentiel pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
- La Chine se positionne comme un leader climatique malgré ses émissions élevées.
- Les objectifs de réduction pour 2035 sont très attendus.
- Le contraste est marqué avec les politiques énergétiques des États-Unis et de l'Europe.
L'Engagement de la Chine dans la Diplomatie Climatique
La Chine a constamment soutenu le processus des Nations Unies dans le cadre de l'Accord de Paris. Elle a maintenu cette position malgré le retrait, puis le retour, de son principal rival géopolitique, les États-Unis. Cet engagement continu est perçu comme un facteur de stabilité dans les négociations climatiques mondiales.
Ana Toni, PDG de la COP30 au Brésil, a souligné l'importance de la Chine.
« La Chine est un partenaire très stable », a déclaré Ana Toni à l'AFP. « Nous nous attendons à ce que la Chine continue sur la bonne voie. Espérons que les autres acteurs feront de même. »
Fait important
La Chine est le plus grand producteur et exportateur mondial de panneaux solaires et d'éoliennes. En 2023, elle a installé plus de capacité d'énergie renouvelable que le reste du monde réuni.
Le Rôle du Premier Ministre Li Qiang
Le Premier ministre chinois, Li Qiang, devrait être le premier orateur lors du mini-sommet. Il pourrait y dévoiler le nouveau plan de la Chine, bien que la date exacte de l'annonce reste flexible. La présentation de ce plan est un moment clé pour la politique climatique internationale.
L'objectif de réduction des émissions pour 2035 que la Chine choisira pourrait déterminer la réussite de l'objectif de Paris. Cet objectif vise à limiter le réchauffement climatique « bien en dessous » de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et de préférence à 1,5°C. Antonio Guterres a exprimé la semaine dernière à l'AFP que cet objectif risquait de « s'effondrer ».
Les Ambitions du Plan 2035 de la Chine
Pékin a annoncé que son plan pour 2035 sera le premier à couvrir tous les secteurs économiques et l'ensemble des gaz à effet de serre. Cette approche globale marque une évolution par rapport aux plans précédents, qui étaient souvent plus ciblés. Cela témoigne d'une volonté d'intégrer la réduction des émissions dans l'ensemble de son économie.
Contexte des NDC
Les Contributions Déterminées au Niveau National (NDC) sont les engagements climatiques que chaque pays signataire de l'Accord de Paris doit soumettre. Elles détaillent les efforts que chaque nation prévoit de faire pour réduire ses émissions nationales et s'adapter aux impacts du changement climatique.
« Sous-promettre, sur-délivrer »
Le précédent plan de la Chine, annoncé en 2021, visait à atteindre un pic d'émissions de dioxyde de carbone avant 2030 et la neutralité carbone d'ici 2060. Ces objectifs étaient jugés insuffisants par les organisations qui suivent ces cibles. Cependant, les observateurs suggèrent qu'il est plus pertinent de se concentrer sur les actions de la Chine que sur ses déclarations.
Helen Clarkson, PDG de l'organisation internationale Climate Group, a expliqué cette approche.
« L'approche chinoise est : 'Nous fixerons un objectif modeste, puis nous le dépasserons' », a-t-elle déclaré à l'AFP lors de la Climate Week à New York.Cette stratégie permet à la Chine de montrer des résultats concrets dépassant les attentes initiales.
Contrastes avec l'Europe et les États-Unis
Par contraste, l'Union Européenne n'a pas réussi à adopter un plan unifié avant l'Assemblée générale des Nations Unies. Elle a opté pour une déclaration d'intention non contraignante. Malgré cela, le bloc des 27 nations a décarboné plus rapidement que de nombreux autres pays développés, montrant des progrès notables dans la transition énergétique.
Aux États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, le pays s'est repositionné comme un fervent promoteur des combustibles fossiles. Lors de son premier mandat, les États-Unis s'étaient retirés de l'Accord de Paris. Durant son second mandat, Washington n'a pas seulement abandonné l'action climatique, mais a également mené une offensive en faveur des intérêts pétroliers et gaziers.
- Les États-Unis menacent de pénaliser les pays participant au système de tarification du carbone de l'Organisation Maritime Internationale pour le transport maritime.
- Ils intègrent la vente de gaz naturel liquéfié (GNL) américain dans les accords commerciaux.
Une Concurrence Énergétique Mondiale
Cette divergence crée une situation où les pays sont confrontés à des propositions commerciales concurrentes. Manish Bapna, président de l'organisation à but non lucratif Natural Resources Defense Council, a résumé cette dynamique.
« Les pays sont confrontés à des argumentaires de vente concurrents, la Chine essayant de leur vendre des panneaux solaires et les États-Unis poussant le GNL », a-t-il déclaré à l'AFP.
Pour la Chine, l'action climatique est perçue comme un plan économique à long terme. Helen Clarkson a ajouté : « Pour la Chine, c'est un plan économique à long terme, et bien sûr, ils peuvent le faire en raison de la structure de leur politique. Ce que nous n'avons pas encore vraiment compris, c'est comment réaliser ces plans climatiques à long terme dans des cycles démocratiques à court terme. » Cette observation met en lumière les défis des démocraties pour s'engager dans des stratégies climatiques étendues.
Statistique Clé
Selon l'Agence Internationale de l'Énergie, les investissements mondiaux dans les technologies de l'énergie propre ont atteint un record de 1,7 billion de dollars en 2023, la Chine étant un acteur majeur de cette croissance.
Implications pour l'Avenir Climatique
Les décisions de la Chine auront des répercussions significatives sur l'avenir climatique mondial. Son engagement à réduire les émissions et à promouvoir les technologies vertes pourrait inciter d'autres nations à suivre. Cependant, la persistance des États-Unis à promouvoir les combustibles fossiles pourrait compliquer les efforts collectifs pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.
La COP30 sera un moment crucial pour évaluer les progrès mondiaux et les engagements des pays. La Chine, avec son nouveau plan, est positionnée pour jouer un rôle central dans ces discussions, potentiellement en tant que leader de la transition énergétique mondiale.





